16 juin 2024

Cedeao vs Niger : Talon traité de « voyou » sur une chaîne privée togolaise, des Béninois protestent

C’est une insulte qui a du mal à passer au Bénin. Le président Patrice Talon a été traité de « gayman » par l’un des invités  d’une émission diffusée sur Direct7, une chaîne de télévision privée togolaise. Ce dernier reprochait au chef de l’Etat béninois, son engagement en faveur d’une intervention militaire de la Cedeao au Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel.
Talon invité à porter plainte s’il veut obtenir justice
Au Bénin, le terme « Gayman » désigne, un « voyou, un arnaqueur (cybercriminel) » ou un « homme sans scrupules », comme l’indique Marius Dossou-Yoyo dans une plainte déposée auprès de l’organe de régulation des médias togolais le 18 août dernier. 
Le Béninois, par ailleurs docteur en droit privé, invitait l’instance à « prendre des mesures fortes pour mettre fin à ce qui ressemble bien plus à de l’acharnement qu’à une simple volonté d’opiner ». La réponse du régulateur togolais ne s’est pas fait attendre. 

Il évoque l’article 187 du Code de la presse qui stipule que « toute offense publique envers les chefs d’Etat étrangers est passible d’une amende allant de 2.000 000 à 5.000 000 de francs Cfa ». Mais l’article 176 du même code précise que les poursuites pour crimes et délits commis par voie de presse sont du « ressort du ministère public sauf dans certains cas spécifiques. Pour les offenses envers les chefs d’Etat étrangers, les poursuites ne peuvent être engagées que sur demande des personnes offensées, adressées au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération ». En clair, le président Patrice Talon ou le gouvernement béninois doivent porter plainte pour obtenir justice.
Des béninois réclament des sanctions
L’organe togolais de régulation a cependant lancé un avertissement aux médias qui « continuent d’ignorer les règles professionnelles, déontologiques et éthiques prescrites par les textes législatifs » sans citer la chaîne de télévision mise en cause. Les insultes proférées contre le chef de l’Etat béninois ont suscité de vives protestations à Cotonou et partout ailleurs au Bénin. Les compatriotes de Talon réclament des sanctions exemplaires contre le média togolais.     

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