31 juillet 2024

Sénégal : les hommes plus nombreux à mourir (ANSD)

L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a rendu les détails du 5e Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph-5).

Au Sénégal, sur 1000 individus en moyenne, près de 6 décèdent chaque année. Le nombre total de décès au cours des douze derniers mois s’élève ainsi à 85 153 sur une population de plus de 17 millions d’individus. Le taux brut de mortalité est estimé à 5,6‰ et varie selon le sexe et la région.

  • 45 688 décès masculins contre 39 465 féminins

L’ANSD, qui a publié ses chiffres, a comptabilisé dans l’ensemble 45 688 décès masculins contre 39 465 féminins. Ce qui traduit un taux de 5,9‰ chez les hommes contre 5,3‰ chez les femmes. Exception faite d’une surmortalité féminine constatée dans les groupes d’âge 35-39 ans et 90 ans ou plus.

  • L’on meurt plus en milieu rural qu’en ville

Pour la géographie, le niveau de mortalité est plus élevé en milieu rural (6,0‰) qu’en milieu urbain (5,2‰) avec une forte prévalence dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou, Kolda et Kédougou. Sans surprise, le taux de mortalité est plus faible dans la région de la capitale avec un taux de deux points en dessous de la moyenne nationale.

  • Il y a une surmortalité des mères âgées de 45-49 ans

La mortalité maternelle fait référence au nombre de décès dû à une cause maternelle, survenus durant la grossesse, l’accouchement ou durant les 42 jours qui suivent la fin d’une grossesse. L’analyse des résultats met en évidence une surmortalité des mères âgées de 45-49 ans avec 374 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes.

Ce résultat révèle un risque de décès maternels plus élevé chez les mères ayant un âge avancé, qui concerne davantage les mères âgées de 40-44 ans avec 290 décès maternels et les jeunes mères (15-19 ans) avec 209 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Celles âgées de 20-29 ans sont moins exposées au risque avec moins de 200 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes.

La mortalité maternelle touche en premier les Kédovines, les Koldoises et les Saint-Louisiennes. Contre toute attente, la région de Fatick affiche le niveau de mortalité maternelle le plus faible avec 138décès maternels pour 100.000 naissances vivantes.

  • Une espérance de vie en hausse

L’espérance de vie à la naissance au niveau national est passée de 64,7 ans en 2013 à 68,9 ans en 2023. Elle est établie à 70,0 ans pour les femmes contre 67,7 ans pour les hommes. En zone urbaine, cet indicateur s’établit à 71,4 ans, contre 67,7 ans en milieu rural. Elle est plus élevée dans les régions les plus urbanisées, Dakar (72 ans), Thiès (71,3 ans) et Diourbel (70 ans).

Les enfants ayant atteint l’âge de 5 ans sont susceptibles de vivre jusqu’à 72 ans chez les filles et 71 ans chez les garçons. Ce qui oblige par conséquent, à s’intéresser aux décès infantiles. L’étude concernant les enfants nés entre le 4 juin 2022 et le 3 juin 2023, il apparaît que sur les 8 662 465 enfants nés vivants de femmes en âge de procréer (15-49 ans) enregistrés au moment du dénombrement, 8 400 048 sont encore en vie et 262 417 sont décédés, ce qui représente une proportion d’enfants décédés de l’ordre de 3,0%.

Le risque pour un enfant de décéder avant son premier anniversaire est de 48,3‰. Il varie selon le sexe, le milieu et la région de résidence. Il présente une structure géographique normée avec un taux plus élevé dans les régions de Ziguinchor, Kolda, Sédhiou et Kédougou.

A l’opposé, ils sont relativement plus faibles dans les régions de Fatick, Dakar et Thiès. A noter que le risque de décès prématuré augmente avant le cinquième anniversaire. En conclusion, l’Ansd a constaté une baisse continue au niveau de la mortalité, même si les objectifs sont encore loin d’être atteints.

L’ANSD pointe aussi la sous-déclaration des décès à l’état civil comme un problème majeure au niveau de la société, étant entendu que les statistiques sur l’âge du décès sont un indicateur de la santé de population et que son analyse permet aux autorités en charge de la santé publique d’identifier les groupes d’âge les plus vulnérables et les facteurs de risque associés à leurs décès.

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