Les médias argentins dénoncent une manœuvre de communication du PSG dans sa sanction contre Lionel Messi. Un éditorialiste de TyC Sports s’en prend à la lâcheté du club et allume les ultras parisiens.
On ne touche pas au héros de la nation. La presse argentine hausse le ton contre le PSG et ses supporters pour le traitement réservé à Lionel Messi (35 ans), suspendu deux semaines pour sa visite non autorisée en Arabie saoudite et pris à partie par les ultras parisiens mercredi. Dans un édito, un journaliste de TyC Sports lâche ses coups: « le PSG ne sera jamais aussi grand que Lionel Messi ». Selon lui, la star argentine n’a jamais digéré les sifflets du Parc des Princes contre lui la saison dernière dans les matchs qui avaient suivi l’élimination face au Real Madrid en huitièmes de finale de la Ligue des champions.
« Être offensé de cette manière par un groupe d’idiots… »Une cassure qui avait justifié le fait de pas saluer les supporters à la fin des matchs, ce qui lui est régulièrement reproché. « Ce à quoi ces supporters égocentriques et violents ne s’attendaient pas (tous les ultras se valent, dans tous les clubs du monde), c’était que notre capitaine fasse preuve de courage pour ne jamais aller leur offrir la moindre marque d’affection après une telle offense, lance le journaliste. Passer 10 mois à s’entraîner et à concourir pour être un champion et être offensé de cette manière par un groupe d’idiots n’apparaît pas dans le livre des choses permises pour les ultras. Et Messi a les couilles qui manquent à la majorité. »
Le journaliste dénonce aussi la lâcheté du PSG en avançant que Messi a appris la programmation d’un entraînement lundi dernier au moment où il était dans l’avion pour l’Arabie saoudite. Cette version s’oppose à celle venant de France selon laquelle la séance de récupération était prévue en cas de revers face à Lorient, dimanche. Ce qui s’est produit (1-3).
« La sanction du voyage en Arabie est un prétexte, assure le journaliste de TyC Sports. C’était un piège de lui dire officieusement qu’il pouvait partir et en plein vol l’appeler pour s’entraîner. Beaucoup plus lâche était de le déguiser en faute professionnelle. Le PSG remportera peut-être un jour la Ligue des champions. Ce qu’il ne pourra jamais être, c’est devenir un grand du football, comme l’est Lionel Andrés Messi et le sera pour le reste de sa vie. »
Dans l’After Foot jeudi, Georges Quirino Chavez, correspondant en Argentine, est revenu sur le traitement de l’affaire Messi au pays. « Depuis qu’il a gagné la Coupe du monde, il fait partie de la famille et si vous touchez à la famille, cela engendre quelque chose d’épidermique. » Il remarque toutefois une « position plus nuancée dans la rue » même si les témoignages recueillis s’étonnent de la lourdeur de la punition. Le journal Olé! l’a qualifiée de « sanction de fous » quand La Nacion accuse le PSG d’en faire « un tsunami dans un verre d’eau ». Les médias locaux s’accordent enfin sur une version véhiculée par le clan de l’Argentin au sujet de l’avenir de l’attaquant, en fin de contrat avec Paris le 30 juin prochain. Selon les journaux, Messi avait pris sa décision de ne pas prolonger avant de partir en Arabie saoudite et que la sanction du PSG serait une pirouette pour gagner la bataille de la communication. Un océan et 11.000 kilomètres séparent deux pays et deux perceptions sur l’un des plus grands joueurs de tous les temps.