Pour qu’une médiation soit une réussite, il faut, semble-t-il, que tous les médiateurs inspirent confiance aux deux parties en conflit. On se demande si c’est actuellement le cas, avec cette mission de paix africaine en Ukraine.
Des exercices navals avec la Russie
D’abord celui qui conduit la mission est le président sud-africain Cyril Ramaphosa, connu pour sa proximité avec Poutine. Il n’a jamais condamné la campagne militaire russe en Ukraine. En février dernier, son pays a même initié des exercices navals avec la Russie et la Chine.
Un mauvais timing puisque l’Ukraine commémorait l’an un du conflit. Ces agissements antérieurs peuvent légitimement pousser Kiev à douter de la crédibilité du chef de cette médiation.
L’un des donateurs de l’ANC serait un oligarque russe
De plus, l’Afrique du Sud n’a jamais voulu se servir de sa position au sein des BRICS pour faire pression sur Poutine. Elle a plutôt choisi d’être disciplinée comme si elle nourrissait un complexe d’infériorité vis-à-vis de Moscou.
Selon l’Alliance démocratique, un parti d’opposition sud-africain, l’un des donateurs de l’ANC est un oligarque russe. L’Afrique du Sud accueillera très prochainement le sommet des BRICS et on s’interroge sur la présence de Vladimir Poutine à ce rendez-vous. Inutile de rappeler qu’il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international.
« A la fin, c’est moi et moi seul qui annoncerai de quelle manière ce sommet des Brics se tiendra »
La presse ukrainienne qui attendait le numéro 1 sud-africain de pied ferme n’a pas manqué de lui demander si le président russe participera au sommet. « Ce sujet est toujours en discussion. Mais à la fin, c’est moi et moi seul qui annoncerai de quelle manière ce sommet des BRICS se tiendra » leur a répondu Ramaphosa.
Un message clair aux occidentaux. Il veut prouver qu’il est imperméable aux pressions. En tout cas, il est peu probable que Pretoria arrête Poutine si ce dernier foulait le sol sud-africain.