Le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (SAMES) a tenu une réunion majeure du Comité exécutif national (CEN) du 11 au 13 août dans la ville de Saint-Louis. Ce conclave a marqué un moment crucial dans l’histoire du syndicat, rassemblant des professionnels de la santé pour débattre de questions cruciales touchant à la fois leur profession et le système de santé du pays.
L’objectif principal de cet événement était de solliciter l’approbation du CEN pour le lancement de projets majeurs, tels que la construction du siège du SAMES et la validation de la plateforme revendicative. Par ailleurs, le syndicat a saisi cette occasion pour engager une réflexion approfondie sur la judiciarisation croissante de la pratique médicale, une préoccupation grandissante au sein de la communauté médicale.
L’un des moments forts de la réunion a été la discussion des besoins spécifiques en matière de santé dans la région de Saint-Louis. D’importantes lacunes en termes d’infrastructures et de ressources humaines, notamment en ce qui concerne les médecins spécialistes, ont été identifiées dans les établissements de santé locaux tels que l’EPS 1 de Richard Toll et l’EPS 2 de Ndioum. Pour combler ces lacunes, la collaboration avec l’UFR santé de l’Université Gaston Berger a été mise en avant comme un moyen essentiel pour améliorer l’accès à des professionnels qualifiés et enrichir le paysage médical local.
Une des préoccupations centrales du CEN a été aussi la judiciarisation croissante de la pratique médicale. Le SAMES a exprimé son mécontentement face aux arrestations qu’il juge « arbitraires et hâtives de professionnels de la santé sans enquêtes préalables ». Tout en reconnaissant l’importance de la responsabilité et de la reddition de comptes, le syndicat a plaidé en faveur de la mise en place d’un cadre juridique spécifique pour les praticiens médicaux, similaire à celui d’autres professions bénéficiant d’un privilège de juridiction. L’objectif serait de garantir un environnement favorable à la pratique médicale sans interruption inopportune.
La plateforme revendicative du SAMES a également été abordée au cours de la réunion. Les membres du CEN ont étudié et adopté cette plateforme, qui servira de point de départ pour les futures négociations avec le gouvernement. Le syndicat a appelé ses membres à être prêts à défendre activement leurs revendications légitimes pour l’amélioration des conditions de travail et des ressources dans le secteur de la santé.
En ce qui concerne le système de santé dans son ensemble, le SAMES a salué les efforts du gouvernement en matière de construction de nouvelles infrastructures sanitaires, tout en soulignant les défis persistants tels que le manque de ressources humaines de qualité, la vétusté des installations et le manque d’équipements adéquats. Le syndicat a également appelé à une révision du système de rémunération pour les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes, ainsi qu’à l’amélioration des conditions de formation et de travail pour les internes et les spécialistes.. Le syndicat a exprimé sa détermination à poursuivre la lutte en faveur de conditions de travail optimales pour les professionnels de la santé et de la satisfaction des besoins sanitaires de la population sénégalaise.