Au nom de la vérité
A ma qualité de président de la RADDHO, témoin des faits évoqués ces temps ci par la presse «affaire de trafic d’armes», je voudrais «rectifier» le ministre Serigne Mbacké Ndiaye et le professeur Cheikhou Omar Hanne qui, dans un panel, ont solennellement chargé la Raddho par le biais de monsieur Alioune Tine, de trafiquant d’armes alors que ce dernier était notre secrétaire général.
Les armes trouvées, et non retrouvées, au siège de la Raddho villa 4024 Allées Seydou Nounou Tall, dans une petite pièce servant de magasin, étaient des fusils déclassés composés dans sa quasi-totalité de masse 36 inutilisables devant, comme cela s’est fait, être incinérés à Ziguinchor comme symbole pour enterrer la guerre, à travers un programme «dynamisme de conflits, dynamisme de paix _ Diamm rek (paix seulement en Casamance)».
Je me rappelle encore qu’une conférence à cet effet s’est tenue à Kaolack et présidée par le gouverneur d’antan monsieur Souleymane Ly et parrainée par la famille Aly Rose. En ce moment, j’étais le Coordonnateur régional de l’Observatoire régional décentralisé de la Raddho.
Je voudrais aussi clairement signifier que feu Malle Mbow, alors Secrétaire administratif de la Raddho et moi-même, avions acheminé à Ziguinchor via la Gambie, une partie du stock déclassé, laquelle partie a été incinérée devant beaucoup de notables et dignitaires de la caravane notamment Robert Sagna, Balla Moussa Daffé, Abbé Diamacoune, son frère Bertrand et des membres dits du maquis.
Voilà la vraie histoire de ce stock de vieux fusils déclassés par l’armée sénégalaise et offert à cette fin à notre organisation qui manifestait à travers ce programme, sa participation aux fins de ramener la paix au Sénégal et principalement en Casamance.
Je salue d’ailleurs en passant monsieur Ousmane Diagne qui au moment de l’événement en 2007, fut le procureur de la république près le tribunal de Grande instance de Dakar. J’admire encore sa compétence et son sens de l’humain.
Voilà messieurs Serigne Mbacké Ndiaye et Cheikhou Omar Hanne la vérité vraie. Je ne défend ni ne protège Mr Tine. Comme je l’ai mis en exergue, ma qualité de témoin et d’actuel président de la Raddho m’oblige à rétablir la vérité. Cependant, je puis estimer qu’ils se sont trompés de bonne foi ou bien ils ont parlé par excès de zèle.
Pour conclure, je voudrais bien signifier, à toutes fins utiles, aux autorités qui nous gouvernent que notre organisation entend, conformément à son statut d’organisation Non Gouvernementale apolitique et non partisane dans le cadre de sa mission de défense, de protection et de promotion des droits humains, jouer pleinement son rôle de contre pouvoir du fait que tout détenteur de pouvoirs est sensé en abuser ; le faisant nous devons aussi de nous abstenir de confondre ce rôle à celui de contre le Pouvoir, ce que je me suis toujours abstenu de faire pendant quatre années que je suis à la tête de la Raddho.
Cependant, vous n’êtes pas sans savoir que je sors très peu à travers les médias et s’il m’arrive de me manifester, je voudrais que cela soit utile et nécessaire. Aussi, je ne doute pas que la société civile ait été infiltrée par des activistes de tous bords.
Très souvent je suis en divergence d’idées avec Mr Tine qui fut mon prédécesseur à la Raddho. Il est aussi mon frère-aîné à Kaolack, notamment à Kassaville où nous habitions, et aussi mon aîné de deux ans au lycée Gaston Berger.
Qu’Allah dans toute sa miséricorde divine nous apporte la paix, Amiine.
Mouhamadou Mamadou Mbengue