Au sortir de la conférence sur le thème « Aborder les flux financiers illicites et la récupération des avoirs dans l’industrie extractive », le Panel de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur les flux financiers illicites (UA HLP sur les FFI) et le Groupe de travail sur la position africaine commune sur la récupération des avoirs (CAPAR), composé de l’Union africaine, de la Coalition pour le dialogue sur l’Afrique (CODA), du Forum civil, de l’Union panafricaine des avocats (UPA) et de TrustAfrica ont convenu de renforcer les efforts conjoints avec les agences nationales de lutte contre la corruption et les départements d’État pour sensibiliser le public, traquer et récupérer les avoirs acquis illicitement en Afrique par le biais d’exonérations fiscales et d’activités illégales telles que l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent et la corruption.
Pour rappel, cette conférence s’est tenue en marge de la Conférence mondiale de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE).
« La conférence a souligné la contribution significative des industries extractives aux flux financiers illicites et à l’impact négatif sur les économies africaines. Les industries extractives contribuent principalement aux flux financiers illicites par divers moyens, notamment la sous-déclaration, la sous-évaluation et l’évasion des contrôles de capitaux. Cette situation est encore compliquée par les pratiques d’érosion de la base fiscale et du transfert de bénéfices des multinationales (MNC) qui faussent la valeur des biens et/ou services pour rapatrier des bénéfices non taxés vers leurs pays d’origine ou des juridictions de secret financier », indique-t-on un communiqué le Panel de haut niveau de l’Union africaine (UA).
Lors de cette conférence, il a été assuré que « les multinationales dans les industries extractives se livrent également à la corruption et/ou à d’autres activités frauduleuses pour obtenir des licences d’exploitation minière ou de forage, des permis ou un traitement fiscal favorable de la part des responsables gouvernementaux. Le scandale de corruption impliquant le groupe Glencore dans six pays africains en est un exemple très évocateur », disent Birahime Seck et ses camarades.
Pis, il a été révélé que certaines compagnies minières exportent également à grande échelle des minerais et du pétrole brut provenant de pays africains, souvent en dissimulant et en sous-évaluant considérablement la valeur réelle des minéraux, des métaux précieux et/ou du pétrole dans les matières premières qu’elles exportent pour le raffinage.
Un besoin accru de transparence et de responsabilité, de réglementations plus strictes, de sanctions et d’une coopération internationale renforcée dans les industries extractives a été évoqué par la conférence.