Sous le régime de Macky Sall, les tensions ont été vives sur le foncier. Aujourd’hui, non seulement la vente des 3 hectares de l’hôpital Le Dantec remet au goût du jour la question des marchés de gré-à-gré, mais 2023 avec ses premières productions ravive le débat sur les contrats portant sur les ressources pétrolières et gazières. Pourtant depuis 2018, Bougane Guèye et la Coalition Gueum Sa Bopp avait déjà diagnostiqué et proposé des esquisses de solutions sur ces casseroles d’un régime avec ses « dossiers sous le coude ».
Depuis des semaines, la reconstruction de l’hôpital Le Dantec, mais surtout la vente de ses 3 hectares pour financer les travaux sont les faits dominants de l’actualité sénégalaise. Et certaines organisations sidérées par le manque de transparence ont même promis d’internationaliser le combat.
Mais ironie du sort, comme pour attiser le feu, en conseil des ministres, le président Macky Sall a sorti une autre décision : soustraire du Code des marchés publics du gaz et du pétrole, certaines sociétés publiques
Réagissant à cette décision, Birahim Seck, le coordonnateur national du Forum Civil s’est dit scandalisé par ce décret qui soustrait du Code des marchés publics les sociétés publiques en charge de l’application de la politique pétrolière, de l’exploration, de l’exploitation des ressources pétrolières, gazières, du raffinage et de la commercialisation des produits pétroliers et gaziers etc. (Sar, Senelec, Petrosen etc).
Et dans un tweet, il a même interpellé Macky Sall, pour lui dire que son décret modifiant le Code des Marchés publics est synonyme «d’une casse organisée pour enrichir directement des entreprises car l’exclusion des achats mentionnés dans le décret du 12 août 2022 est en contradiction avec la Constitution et les Directives de l’UEMOA sur les marchés publics ».
Pourtant dans son programme affiché en 2019, sur le volet « Bonne Gouvernance, Lutte Contre la Corruption et la Spoliation Foncière, Bougane Guèye et la Coalition Gueum Sa Bopp avait non seulement diagnostiqué, mais aussi proposé des de solutions sur ces casseroles du régime actuel.
Là où Birahime Seck récuse foncièrement cette décision du président Macky Sall qui consiste à extraire les entreprises pétrolières et gazières du contrôle des marchés publics, Bougane avait préconisé il y a presque 4 ans de renforcer les pouvoirs et élargir les compétences de l’ARMP et de l’OFNAC, les mettre au cœur du dispositif anti-corruption dans l’administration publique.
Et mieux, il exigeait aussi l’audit de certains grands travaux de l’Etat, au besoin, renégocier les accords sur les contrats relatifs à nos ressources minières et pétrolières ainsi que tout autre contrat douteux sur les 20 dernières années. Ce qui nous fait penser à l’actualité du moment avec la reconstruction de l’hôpital Le Dantec et cette retouche du code des marchés publics.
Mais mieux, le leader de la coalition Gueum Sa Bopp, s’est même engagé, une fois élu, à inscrire dans la Constitution, la lutte contre la corruption pour plus de transparence dans la gestion des deniers publics. Un bureau et un site internet seront mis en place pour renseigner les citoyens sur toutes les dépenses effectuées avec l’argent du peuple.
Une solution radicale pour éviter d’avoir des « dossiers sous le coude », car du bruit la fin du régime de Macky Sall ne manquera pas d’en soulever…