Les populations de la commune de Keur Mousseu sont sorties, ce week-end, pour alerter l’opinion nationale et internationale sur les « risques de troubles » qui guettent leur localité di fait d’un scandale foncier. En effet, des inconnus, sous la direction d’un certain Tidiane Diawara, qui serait un promoteur immobilier, se sont présentés, un jour, dans la zone pour accaparer leurs terres cultivables. « Ces derniers s’autoproclament propriétaires de 90 ha sur les 185 ha qui constituent le périmètre maraicher exploité par la société QUVS (Qualité Végétale Sénégal), non loin de la localité de Kirène, dans la commune de Diass, avec plus de 1000 soutiens de famille qui y gagnent leur honnêtement vie, en particulier de braves ménagères, responsables de familles, qui ne comptent subvenir aux besoins de leurs progénitures qu’à la sueur de leur front ».
Le porte-parole du jour des travailleurs de la société QUVS, Mbaye Seck, explique que « ces gens qui réclament une partie l’exploitation maraichère, investissent dans l’immobilier à travers une société dénommée : «Ville neuve, ville Moderne», mais n’ont, par devers eux, aucun papier justificatif si ce n’est un décret de 2022 – 697 signé par l’autorité ». Il remarque que « QUVS est une société d’exploitation maraichère qui fonctionne depuis juin 2019 avec un protocole d’accord qui a été signé par le ministère de l’Environnement d’alors et la Direction des Eaux et forêts, pour 25 ans renouvelables ». Ces travailleurs, venus des zones de Diass, Kirène, Keur Mousseu, entre autres, disent ne pouvoir admettre que « de tierces personnes, animées d’intérêts cryptopersonnels, viennent nous arracher nos terres pour en faire une zone à usage d’habitation ». Ils trouvent cela « anormal » et constatent nettement que « le QUVS est en train de participer au Plan Sénégal Emergent (PSE) ».
Les populations contestataires convoquent « le plan REVA, un projet du Président Abdoulaye Wade, pour un retour à l’agriculture », pour se rappeler que « cela avait amené beaucoup de secteurs à travailler au développement de l’agriculture ». Et du coup, de s’étonner du fait qu’« aujourd’hui on veuille nous arracher 90 ha sur les 185 qu’occupe le QUVS », ce qui, à leurs yeux, équivaudrait à « réduire au chômage plusieurs centaines de soutiens de famille » et, sans doute, « appauvrir les populations de la zone ». Ces populations se disent d’autant plus stupéfaites que, tiennent-elles à préciser, « le QUVS a obtenu son protocole d’accord avec le ministère de l’Environnement et la Direction des Eaux et forêts en 2019, dans le département de Thiès, plus précisément dans la commune de Keur Mousseu où se trouvent les terres en question », alors que, trouvent-elles « paradoxale », le décret brandi par les promoteurs en question cible « le département de Mbour ». Dans ce combat, elles décident d’aller jusqu’au bout de leur logique, pour « ne pas laisser prospérer une telle injustice ». Elles regrettent d’avoir constaté « ces genres de magouilles et de forcing s’installer un peu partout ». Aussi de prévenir avec fermeté : « nous avons abordé la voie de la justice pour mener pacifiquement notre combat puisque qu’il s’agit d’une société juridiquement constituée. On a un pôle d’avocats qui s’occupe de tout cela et il est très en avance par rapport à ce dossier ». Mbaye Seck et ses camarades ne comptent en tout cas pas se laisser faire. « Trop, c’est trop », s’étranglent-ils, pour décrier « la démarche de ces gens d’intérêts qui veulent se nourrir sur le dos d’honnêtes citoyens ». Dans une colère noire, ils dénoncent cette « injustice » et lancent un appel solennel au président de la République Macky Sall, pour sauver ce projet qui s’inscrit dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE).
Dans ce périmètre maraicher, l’oignon qui se produit par milliers de tonnes constitue la principale récolte.