Après les forces françaises de l’opération Barkhane, la Minusma va devoir plier bagages. En tout cas, c’est la décision prise par le Mali. Le pays l’a clairement signifié aux membres du conseil de sécurité des Nations Unies hier vendredi 16 juin via son ministre des affaires étrangères Abdoulaye Diop.
« Le réalisme impose le constat de l’échec de la Minusma dont le mandat ne répond pas au défi sécuritaire… Le gouvernement du Mali demande le retrait sans délai de la Minusma » a déclaré le chef de la diplomatie malienne. Cette décision de Bamako surprend Yvan Guichaoua, spécialiste du Sahel interrogé par RFI.
Une « position souverainiste et surtout démagogique »
Pour lui personne ne s’imaginait « un scénario aussi brutal ». Mais il faut reconnaître que cette « décision est dans la continuité des décisions déjà prises à l’égard de la Minusma au cours des derniers mois, notamment les restrictions de circulation, de survol, qui réduisaient le périmètre d’activité de la Minisma » analyse M Guichaoua.
Il trouve également que la demande de retrait de la Minusma obéit à une volonté de Bamako d’affirmer une « position souverainiste et surtout démagogique qui va plaire à la base souverainiste du pays et qui améliore les chances du » oui » de l’emporter (lors du référendum constitutionnel). Il n’y a pas énormément de suspense sur le fait que le « oui » l’emporte mais peut être que ça va donner des pourcentages supplémentaires pour pouvoir faire de ce référendum un plébiscite » a déclaré le spécialiste.
« Enfin ! Le Mali de Goita Assimi ne déçoit pas »
L’activiste Nathalie Yamb n’épouse pas ce point de vue. Elle trouve que la Minusma n’a pas donné les résultats escomptés et qu’il est normal de réclamer son départ.
« Suite à 10 ans de présence improductive sur son sol par rapport à la mission qui lui était assignée, le gouvernement malien par la voix de @AbdoulayeDiop a demandé officiellement le retrait sans délai de la Minusma. Enfin ! Le Mali de @GoitaAssimi ne déçoit pas ! MinusmaDehors » a twitté la Suissesse.