Oulimata Diagne, gérante d’un point multiservices à Gadaye (Guédiawaye), accusée d’être la complice d’un hackeur qui a piraté le système informatique de la Sonatel et volé 143 millions de francs CFA, a été placée sous mandat de dépôt.
Cité, l’informaticien Massa Diouf, qui vit au Maroc, a contacté L’Obs pour donner sa version des faits. L’ingénieur de conception dirige la structure Digital télécoms services Sas créée en 2021, qui a mis en place un réseau de transfert d’argent dénommé « Assirou », collaborant avec des opérateurs de la place dont « Wizall », « Orange Money », « Wave », etc.
D’emblée, il reconnait avoir collaboré avec la prévenue. « Oulimata avait ouvert une multiservice. Elle vendait des téléphones et des accessoires. Elle n’avait pas de cartes Sim pour faire des transferts d’argent », explique-t-il. Soutenant que cette dernière s’est rapprochée de lui pour « solliciter une puce revendeur « Orange Money » et « Wave ». Je lui ai dit que « Wave » a arrêté ses ouvertures de point. Par contre, je lui ai remis une puce Orange qui est associée à notre réseau. Je lui ai installé l’application avec laquelle elle travaille. »
Il ajoute : « De temps en temps, elle m’appelle pour solliciter un dépôt d’Uv (Unité de valeur) Orange. Je lui ai dit qu’on ne dispose pas d’Uv. C’est ainsi que je l’ai mise en rapport avec un notre agent, Amadou Ndiaye, qui gère le support. »
Mais, se lavant à grande eau, Massa Diouf jure « n’avoir jamais été mis au courant de l’achat d’autres cartes Sim revendeur par la dame », ni « de ses pratiques ». D’ailleurs, se défend-il : « Aucun de ses comptes particuliers ne fait partie de notre réseau, ni de notre structure. Je ne suis pas un hackeur et j’ai un casier judiciaire vierge. »
A l’en croire, dans cette affaire, « il est question d’une erreur au sein de la Sonatel ». La preuve ! Le 16 janvier dernier, confie-t-il, la Sonatel l’a contacté par le biais de son agent, Moussa Cissokho. Ce dernier lui a dit que, « par erreur, un dépôt de 50 millions a été effectué sur l’une des puces qui fait partie de notre réseau. » Il précise que « le montant était destiné à honorer une commande d’Uv « Orange money » pour le compte d’une autre personne. Mais, 5 013 500 F CFA ont été soustraits dès le dépôt. » Pour en attester, Cissokho lui a communiqué le numéro par lequel la transaction a été faite.
Dans sa réponse, Massa Diouf a reconnu que « puisque la carte Sim est identifiée à notre structure, j’ai pris l’engagement de restituer l’argent. » Ce qu’il a fait, le 23 janvier dernier, via à Boa, dit-il, affirmant que Cissokho, lui-même, a reçu le montant restitué.
Il s’empresse, toutefois, d’ajouter : « Je m’étais permis de lui demander des explications poussées sur les circonstances de cette erreur. Il (Cissokho) m’a répondu qu’une enquête interne sera faite et que les responsabilités seront situées. Je relève au passage qu’il n’avait pas manqué de porter des soupçons sur des collègues à lui ».